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habitations en forme de ruches, ombragées de figuiers. À l’est de la cité, on voit verdoyer deux petites îles couvertes de biches, de lapins, de sarcelles sauvages, qui font paisiblement leur retraite au bord de l’eau, à peine troublés dans leurs soins domestiques par les pêcheurs Parisiens, qui viennent, le soir, attacher leurs radeaux aux saules du rivage.

Sur le bord méridional de la Seine, une plaine agreste monte lentement, et se termine par le mont Lucotilius. Entre cette élévation et la rivière, paraît d’abord le palais des Thermes, ancien séjour des Césars ; palais aux voûtes immenses, dont l’œil ne peut suivre les longues arêtes, aux souterrains promenant leurs sombres défilés jusqu’au bord de la Seine ; palais qui restera bien long-temps debout comme une immense relique de l’immense pouvoir romain. Devant ces murs antiques, passe la voie d’Arcueil, qui sort de l’un des ponts de la cité, et s’élève sur le Lucotilius, laissant à sa droite le vaste jardin du palais des Thermes, déroulé vers l’occident, et l’emplacement désert d’un camp romain, où des vestiges de tentes, des tronçons d’armes, des petites statues de divinités, des ornemens consacrés aux guerriers, et d’autres débris des camps s’enfouissent peu à peu dans la terre, qui gardera aux siècles futurs ces souvenirs des maîtres du monde.

De l’autre côté de la voie d’Arcueil, des vignes magnifiques, coupées par des sentiers sinueux, garnissent le coteau, puis, au pied de ce verdoyant tapis, un autel à Bacchus. — Il est encore debout et couvert d’offrandes, car les Francs, ne pouvant renoncer au culte de ce Dieu, ont imaginé, par transaction, d’en faire saint Bachus et continuent à le servir avec ferveur.

Un champ de sépulture est placé au bord de la grande