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maître soit toujours juste, l’enfant sera toujours docile ; qu’il s’attache à mériter son affection et ne lui parle jamais avec l’autorité d’un pédant, mais avec la gravité d’un sage ; que pour lui les châtimens ou les récompenses soient objets de méditation, afin qu’il n’impose les uns et n’accorde les autres qu’avec justice. Le monde en général tient peu compte de ces devoirs et l’argent est seul le prix des soins de l’enseignant. Qu’on ne s’étonne donc pas s’il fait métier de science, puisqu’on veut la lui acheter. Que la société l’élève, et il tiendra à honneur de ne pas descendre ; qu’elle l’honore, et il se rendra digne d’être honoré !

Une partie qui nous semble devoir être un objet constant de sollicitude de la part des personnes chargées de l’éducation, c’est l’étude du cœur des jeunes élèves. Quelle délicatesse dans son essence, quelle diversité dans ses sensations, et que de tact il faut pour les modérer ! C’est là que la femme intervient utilement et que dans son ingénieuse souplesse elle redresse, sans la casser, la jeune plante mal dirigée. Il nous semble qu’on doit régulariser les passions affectives dans un but d’intérêt particulier pour l’enfant, et dans un but d’intérêt général pour l’humanité. Après ces soins viendront ceux à donner à l’esprit et au jugement, deux sens de l’intelligence qui concourent si puissamment à l’harmonie de l’ensemble social. Enfin, simultanément avec le développement moral, devra naître le développement physique. C’est là que la gymnastique devient une véritable puissance, mais la gymnastique à son tour devra être modifiée quant à la femme, qui ne peut pas plus ressembler à l’homme par les manières que par le visage. Quand on aura su combiner par un heureux accord les forces physiques et les forces