Page:Le conseiller des femmes, 4 - 1833.pdf/6

Cette page a été validée par deux contributeurs.
54

vaux productifs, soit que leur insouciante ignorance ne leur fasse pas assez sentir les avantages de l’éducation ; dans l’un ou l’autre cas un grand nombre d’enfans sont élevés sans discernement et le plus souvent livrés à eux-mêmes, certes, il y a là des torts bien graves, pourtant. On nous objecte les difficultés d’un ordre meilleur, comme si toutes choses ne portaient pas en elles des difficultés.

Par leur impressionabilité, par la mobilité de leurs sensations, les enfans passent successivement à divers travaux, de là, vient leur dégoût pour la méthode routinière qui les attache des jours, des mois, des ans aux mêmes choses. Il faudrait que pour eux les études fussent combinées de telle sorte, qu’ils puissent faire ce qui leur déplaît avec plaisir, soutenus par l’espérance d’un dédommagement immédiat. Ainsi, le calcul et la musique, la géographie et la danse feraient successivement tendre et détendre leur esprit, de manière à ne le fatiguer jamais. Nous ne devons pas attendre de l’enfant plus d’aptitude que nous ne saurions en avoir nous-mêmes, les études variées et par courtes séances, sont du goût de tout le monde, surtout des enfans, elles les attrayent et les maintiennent, dans un état normal qui donne essor à l’émulation et à toutes les petites passions qui tendent à développer l’intelligence.

Les enfans font bien ce qu’ils aiment à faire et rarement ceux-là sont punis qui travaillent selon leur goût ; heureux alors de leurs études, leur confiance est au maître qui les garde ; jamais le mensonge ne souille leurs lèvres rieuses, et le temps passe pour eux avec rapidité ; d’ailleurs, comme le dit Mme Hamilton, « le devoir de l’obéissance est le seul que comprennent bien les enfans. L’important est donc de se faire obéir. Que le