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Necker, de Staël, Roland, Guizot, de Rémusat, Hamilton, etc., et éclairées par l’expérience que le temps nous a apportée, nous regardons comme un devoir de vulgariser les idées qui nous préoccupent, sur une matière qui se lie à de bien grands intérêts.

L’éducation doit, ce nous semble, être graduée selon l’âge, les facultés, le sexe. Appelés à se rencontrer à un moment donné de leur vie, l’homme et la femme doivent être élevés selon la différence de leur nature par des moyens particuliers ; tous deux concourent au même but, mais par des voies diverses qui leur sont propres. Chaque sexe doit avoir les vertus de son sexe, y renoncer serait mal comprendre les intérêts qui s’y rattachent.

L’éducation peut être envisagée sous deux aspects, savoir : dans son ensemble et dans ses détails, générale ou particulière.

L’éducation particulière bornée au cercle intime de la famille, semble réservée en propre à la classe privilégiée. Elle permet à la mère d’élever elle-même sa fille, ou de lui procurer, sans dérangement, les maîtres qui lui sont nécessaires ; mais d’abord, cette éducation est peu en rapport avec les goûts de l’enfance et ne donne en résultat aucune idée des relations sociales ; elle n’apprend pas à comparer les différences ou ressemblances de caractères et de penchans ; avec elle, les deux plus grands leviers de progrès, l’émulation et l’amour-propre ne peuvent avoir d’action. Seule au travail, la jeune fille n’a à craindre aucune rivalité, aucun terme de comparaison. Le devoir peut pousser un être de raison à l’étude, mais peut-on attendre de la raison d’un enfant et n’est-il pas à craindre que le dégoût ne se montre chez lui plus fort que le devoir ?

L’éducation générale tend à inspirer au contraire de