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on voit des urnes de cristal, coloriées de mille nuances, qui contiennent les cendres des anciens druides. Vous lisez sur ces tombeaux diaphanes des inscriptions semblables à celle-ci : « Console-toi, et viens ! » qui semblent dictées par le génie chrétien… Le génie chrétien ! il parcourt aussi ces parages. Sa charité plante une croix dans les embranchemens des chemins, pour indiquer au voyageur la route de la ville, et place au bord des fontaines une coupe d’airain, pour qu’il puisse s’y désaltérer ; le tronc creux d’un arbre, consacré par l’image rustique de la Vierge, est le dépositaire des aumônes offertes par chaque passant, et recueillies pour les pauvres.

Et souvent aussi la royauté, jetée du trône au milieu des champs, parcourt ces campagnes. Tantôt un ermitage isolé reçoit le fils de Chilperic, qui vient cacher sous le chaume sa tête proscrite ; tantôt la cabane d’un pêcheur donne un asile à la reine Brunehaut ; tantôt une fontaine sauvage voit Caribert, roi de Paris, venir offrir son cœur et l’anneau nuptial à la jeune paysanne Teudegilde, qui conduisait des troupeaux vers leur rustique bassin.

Telle est au sixième siècle Paris, la ville de l’avenir.

Clémence Robert.

MUSIQUE.

M. Brod a donné, il y a huit jours, son dernier concert. Un public peu nombreux, mais bon juge, a applaudi au beau talent de M. Brod et à celui de M. Cherblanc. Mme Derancourt a chanté avec toute son ame la prière de