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les premières années de l’enfance. Une seule observation suffirait pour renverser ce raisonnement ; c’est que chez les sauvages où l’instinct naturel sert de règle, la variété des maux et le nombre des morts ne peut entrer en comparaison avec ceux des peuples civilisés. En Angleterre, telle est l’inattention des basses classes, que, quelque soit le nombre des victimes, l’on regarde encore comme un miracle que tant d’enfans du premier âge, survivent à ce premier période de la vie. Est-ce donc que les mères anglaises manquent de tendresse pour leurs enfans ? À Dieu ne plaise que nous en ayons la pensée, les préjugés, l’ignorance, voilà les causes de tant d’erreurs. Beaucoup de parens qui n’ont pas la moindre idée de ce qui peut être salutaire ou nuisible à la santé, laissent par imprévoyance périr les plus chers objets de leur affection. Ce fait nous semble déplorable, et quoique ce soit se risquer beaucoup que d’attaquer ainsi des usages établis par le temps et l’habitude, il y a trop de plaisir à plaider la cause de l’humanité, pour que nous craignions de nous en imposer la tâche.

Déjà les hommes de l’art, en quelque sorte responsables des maux qui nous affligent, ont senti la nécessité de corriger les erreurs, de surmonter les préjugés des mères et des nourrices ; espérons que leur influence préviendra les suites funestes de tant d’actes imprévoyans !

Quoique les enfans soient sujets à un grand nombre de maladies particulières à leur jeune âge, d’habiles observateurs pensent qu’ils ont la force de surmonter le mal à un bien plus haut degré que les adultes : aussi disent-ils qu’on ne doit désespérer d’eux que lorsqu’ils ont cessé de respirer.

La plupart des maux qui troublent notre existence, en