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et en ce qui touche au progrès, Mme Necker ajoute :

« Les succès rapides, inattendus, prodigieux, ont toujours été réservés à ceux qui se sont élancés dans une direction nouvelle, dont le genre humain avait besoin sans le savoir. »

Maintenant, nous le demandons, Mme Necker ne doit-elle pas servir de guide aux femmes qui se proposent de pousser leur sexe au progrès ? Pour nous, c’est avec bonheur que nous ajoutons un fleuron à sa couronne d’immortalité, comme un hommage rendu à l’un de nos meilleurs modèles !

Ce n’est pas seulement comme auteur que nous voudrions faire connaître Mme Necker à nos lectrices, nous aimerions à les initier dans les secrets de sa vie intime, toute de dévouement et d’abandon ; mais nous ne devons pas faire tourner à notre profit, un récit que la modestie d’une femme veut peut-être laisser ignoré. Ce que nous pouvons ajouter c’est que son ouvrage est le miroir où se réfléchit son ame pure et religieuse ; que celles donc à qui nous aurions pû donner le désir de la connaître, la lisent pour apprendre à l’aimer !

Madame Necker était la cousine et l’amie de Mme de Staël, quelle alliance, quels rapports, quelle amitié !… Progrès d’un siècle tout entier, que ces deux noms soient pour nous une inspiration !… Que les femmes de Suisse et de France soient unies comme le furent mesdames Necker et de Staël ! Que Genève, souffle sur nous le vent de sa science. Que de son étroite cité, où tant de pensées s’élaborent, des voix de femmes se fassent entendre qui répondent à nos voix, et que toutes formant une sainte alliance, nous demandions à l’humanité la place que Dieu nous a marquée.

Eugénie Niboyet.

Lyon. Imprimerie de L. Boitel, quai St-Antoine, n° 36.