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jugé le présent, compris tout l’avenir. Celles de nos lectrices qui n’auraient pas lu son traité sur l’éducation progressive, pourront juger de la valeur de l’ouvrage, et du mérite de son auteur, par le paragraphe suivant que nous en extrayons.

« On élève les enfans pour un temps dont on juge mal, parce qu’on ne l’aperçoit qu’à travers la teinte du moment. Les questions maintenant débattues nous préoccupent, et peut-être ne seront-elles résolues que quand d’autres questions, auxquelles nous ne songeons pas, auront été soulevées. Ce qui rend si souvent nos prédictions fausses, c’est que nous ne savons jamais voir dans l’avenir que le progrès des idées actuelles, ou le renversement de ces idées. Nous ressuscitons le passé ou nous amplifions le présent, tandis qu’il y aura vraisemblablement tout autre chose. L’humanité ne s’est pas encore montrée sous toutes ses faces ; l’avenir a, en réserve, des merveilles inconnues à révéler, et il se prépare en bien et en mal des changemens de scène dont on ne se doute pas. »

De telles pensées n’ont pas besoin d’être appuyées pour être mises en relief. Elles dessinent admirablement leur auteur et son siècle.

Mais laissons lui dire, surtout, sa pensée religieuse : « Tout est symbole dans l’univers, tout y montre le Dieu qui a donné l’être à toutes choses. La terre, elle-même, telle qu’un de ces vieux vases égyptiens tout couverts de figures, d’astres, d’animaux, de plantes, la terre révélerait le secret des choses célestes à celui qui saurait en déchiffrer les hiéroglyphes mystérieux. »

N’est-ce pas ici le plus haut sentiment de Dieu, la plus exacte définition de sa toute puissance ? Ailleurs,