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THÉÂTRE.
LA RÉPUBLIQUE, L’EMPIRE ET LES CENT-JOURS[1]

C’est une ingénieuse pensée que celle qui a porté M. Lecomte à procurer aux lyonnais un spectacle de la capitale ! Tout marche dans notre siècle, et MM. Filastre et Cambon ont fait aussi marcher leurs tableaux.

Qu’il est beau, qu’il est vrai ce Paris avec ses quais, ses ponts, ses rues, son bruit, son mouvement, son peuple ! Comme l’œil est fixe, comme il se complait à voir dérouler, pour lui, les plus beaux monumens de la première ville du monde ! On dirait, à voir ainsi passer tant d’édifices, que Paris est en promenade ! Aussi voyez comme la foule se presse, impatiente de se placer ? Déjà la pièce est à sa soixante sixième représentation, et pourtant, dès quatre heures du soir, la place, les avenues du théâtre, tout est encombré : Riche, pauvre, campagnard, citadin, tout est là confondu, car jamais il n’y eut à prendre tant et de si diverses émotions !

Nous ne parlerons pas du poème, non plus que des acteurs, jugés depuis long-temps ; mais ce nous semble une manifestation trop frappante de la manière d’être de notre populeuse cité, pour que nous ne donnions pas, à grands traits, l’esquisse d’un épisode de sa vie.

Quatre heures sonnent, les portes s’ouvrent, c’est le moment des émotions ; chacun se presse, se heurte, s’entrechoque, crie, se plaint, culbute, est culbuté. En

  1. Que le titre de cet article ne fasse pas supposer que nous venons, après tout le monde, parler d’une pièce que tout le monde connaît. Nous le donnons à nos lectrices comme tableau de mœurs et non comme revue théâtrale.