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Quant à l’orthographe du son, elle se borne à écrire les mots comme on les prononce. Ainsi, papa, café, bonbon, etc. s’écrivent comme ils sonnent à l’oreille.

Julie.

Bien ! mais l’orthographe de dérivation ?

Emma.

Pour celle-ci elle est toute logique et, par cette raison, très-facile à retenir. Écrire selon la dérivation, c’est conserver à un mot, qui peut être alongé, une lettre appelée lettre de famille ou familiale. Cette lettre sert à la syllabe de prolongement. Ainsi j’écris lourd avec un d, quoique le son ne me fasse entendre que lour. D, c’est la lettre de famille qui sert à faire lourd, lourdement. Il en est de même pour les mots niais, laid, lent, fusil, etc. dont je fais niaise, laide, lente, fusillade, etc.

Julie.

Votre moyen est facile, mais comment distinguer les similitudes de son, et pourquoi, par exemple, écrire jardin plutôt par in que par ain ?

Emma.

La raison en est fort simple ; de jardin je fais jardinier, jardinière, jardinage, tandis que si je l’écrivais par ain, j’aurais bien jardain, mais après il me viendrait jardainier, jardainière, jardainage, sans compter que je ne conserverais pas l’étymologie des noms. Mais en voilà assez pour aujourd’hui ; la prochaine fois nous examinerons la différente classification des mots.