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La Princesse Camion.

votre bonheur. J’ai vaincu la fureur de Marmotte par mes prières, & votre courage l’a déſarmée ; venez avec moi recevoir votre princeſſe de ſes mains & des miennes. Ah ! madame, s’écria le prince, en ſe jetant à ſes genoux, n’eſt-ce pas un ſonge que ce que j’entends ? Et ſe peut-il que mon bonheur ſoit véritable ? N’en doutez point, ſeigneur, dit la fée, venez dans votre royaume conſoler la reine votre mère de votre abſence & de la mort du roi votre père ; vos ſujets vous attendent pour vous couronner. Le prince ſentit malgré ſa joie une douleur qui la modéra, à la nouvelle de la mort du roi ſon père : mais la fée, pour le tirer de ſon affliction, le fit monter à côté d’elle, permit à Citronette de ſe mettre à leurs pieds ; puis les papillons déployèrent leurs ailes brillantes, & partirent pour le royaume du roi Zirphil. En chemin, la fée lui dit d’ouvrir ſa bague, & il y trouva l’étui qu’il falloit rendre à Marmotte. Le roi remercia mille & mille fois la généreuſe fée, & ils arrivèrent au royaume où ils étoient attendus avec tant d’impatience. La reine, mère de Zirphil, vint recevoir la fée à la déſcente de ſon char, & tout le peuple inſtruit du retour de ſon prince, fit un bruit