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leurs malheurs, à la colere des Dieux ; ils offrent aux ciel des vœux 3 dessacrifices3 des présents pour obtenir la fin de leurs insortunes3 qui ne sont réellement dúes qu’à la négligence^ à fignorance 3 à la perversité de leurs guides 3 à la solie de leurs institutions 3 a leurs usages insensés 3 à leurs opinions fausses 3 à leurs loix peu raisonnées 3 & sut-tout^ au défaut de lu mieres. Que l’on remplisse de bonne heure les esprits d’idées vraies , qu’on cultive la ;aison des hommes ; que la justice les gouverne 3 & l’on n’aura pas besoin d’opposer aux passions la barriere impuissante de la crainte des Dieux. Les hommes seront bons quand il seront bien instruits 3 bien gouvernés 3 châtiés ou mépri sés pour le mal3 & justement recompensés pour le bien qu’ils auront fait à leurs concitoyens.

En vain prétendroit-on guérir les mortels de leurs vices 3 fi l’on ne commence par les guérir de leurs préjugés. Ce riest qu’en leur montrant la vérité qu’ils connoîtront leurs in térêts les plus chers 3 & les motifs réels qui doivent les porter au bien. Affe^ long~temps les instructeurs des peuples ontfixé leurs yeux fur le ciel 3 qu’ils les ramenent enfin sur la terre. Fatigué d’une Théologie inconcevable 3 de fables ridicules 3 de mystères impénétrables 3 de cérémonies puériles 3 que Vesprit humain s’occupe de choses naturelles 3 d’objets intelligibles, de vérités sensibles 3 de connoissances utiles. Que l’on dissipe les vaines chimères qui obsedent les peuples t & bientôt des opinions rai-