Page:Le bon sens ou Idées naturelles opposées aux idées surnaturelles - 1772.pdf/277

Cette page n’a pas encore été corrigée

mais dès que la Théologie se juge inté^ restée , soit dans les erreurs , soit dans les découvertes , un saint zèle s’allume , les sou verains exterminent , les peuples entrent ea srénésie , les nations sont en rumeur sans sa voir pourquoi.

Est-il rien de plus affligeant , que de voir la félicité publique & particuliere dépendre d’une science sutile , dépourvue de principes, qui n’eut jamais de base que dans l’imagination malade 3 qui ne présente à l’esprit que des mots vuides de sens ? En quoi peut con sister l’utilité si vantée d’une religion que personne ne peut comprendre , qui tour mente sans desse ceux qui ont la simplicité de s’en occuper, qui est incapable de rendre les hommes meilleurs , & qui souvent leur sait un mérite d’être injustes &c méchants ? Est-il une solie plus déplorable Sc qui doive être plus justement combattue , que celle qui , loin de procurer aucun bien à la race humaine , ne sait que l’aveugler , lui causer des transports , la rendre misérable en la privant de la vérité qui seule peut adoucir a rigueur de son sort ?

§ 206.

La Religion n’a sait en tout temps que remplir l’esprit de l’homme de ténebres & le retenir ìlans l’ignorance de ses vrais rap ports , de ses vrais devoirs , de ses intérêts