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Les lettres et les dépêches de
M. Boulanger.

Comment mieux terminer cette rapide revue du dossier boulangiste, qu’en reproduisant ici les dépêches-lettres échangées par M. Boulanger avec son ami M. le comte Dillon, au moment où il affirmait au ministre de la Guerre qu’il demeurait étranger à la campagne électorale ouverte sur son nom ? Comment ne citerions-nous pas aussi les lettres de M. Boulanger à son protecteur le duc d’Aumale, au bonapartiste Léandri, au père Hyacinthe Loyson ?

Voici ces curieux documents, que les journaux de la faction ont soigneusement passé sous silence :

1o Le comte Dillon et le général Boulanger.
dépêche du 22 février
Clermont-Paris — 70218 — 22/2/88. 5 h. 30 s.
Général Boulanger, Clermont-Ferrand.

J’ai reçu lettre ; je t’attends. Bombe éclatant bouleverse lesamis de Paris surpris. Le journal Le R… crie trahison ! Ne votez pas, c’est manœuvre d’opportunistes. Les autres amis plus circonspects, quoique effrayés, se sont abstenus et venus prendre des renseignements, disant qu’ils démentiraient ou donnez des instructions.

J’ai répondu : « Du calme, vous aurez instructions demain soir. N’en ai pas aujourd’hui, mais je prends responsabilité de vous dire : Il demeure étranger, mais non indifférent à ce qui se passe. Ses ennemis faisant manœuvre pour l’écraser, nous devons retourner leur ouvrage contre eux en déterminant ovation toute morale dans les sept départements qui ont droit d’exprimer leurs sentiments. Tel est le mot d’ordre, en attendant. » Amitiés.

Dillon.
même jour
Clermont-Paris 73218 22/2/88. 8 h. s
Général Boulanger, Clermont-Ferrand.

L’Enfant de chœur t’a écrit que, vu impression produite ici