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tarisme, c’est le gouvernement représentatif, c’est la République elle-même sur laquelle vous voulez porter la main. Cela, nous ne le permettrons pas. (Nouveaux applaudissements.)

Nous avons commis des fautes, nous le reconnaissons, mais nous sommes tous prêts à nous serrer autour du drapeau de la République ; et, quand on nous verra tous groupés ainsi pour le défendre, personne, ni en France, ni en Europe, ne se demandera si nous sommes un gouvernement fixe et régulier. (Vifs applaudissements à Gauche et au Centre.)

Discours de M. Basly

M. Basly. — Au nom de plusieurs de mes collègues et au mien, je viens déclarer à la Chambre pourquoi nous ne voterons pas l’urgence de la proposition de M. Boulanger.

Nous ne voterons pas l’urgence parce qu’elle ne nous inspire aucune confiance… (Très bien ! très bien ! à Gauche et au Centre), parce que son exposé des motifs prête trop à l’équivoque et que les promesses que M. Boulanger a faites à ses électeurs, promesses qu’il a déjà abandonnées, nous démontrent qu’il abandonnera aussi sa proposition de revision. (Très bien ! très bien !)

Il me semble que, quand on veut faire de la besogne dans cette enceinte, on ne présente pas des propositions qui ne sont, permettez-moi l’expression, que des coups de grosse caisse pour le public. (On rit.)

M. Boulanger est allé visiter ses électeurs ; il est allé dans les centres miniers, industriels. Il ne leur a pas seulement parlé de revision, mais aussi de réformes sociales.

Eh bien, monsieur Boulanger, depuis votre élection on a discuté dans cette enceinte… (Vifs applaudissements à Gauche et au Centre) des lois d’intérêt social, ces lois humanitaires qui intéressent surtout les pauvres, les travailleurs.

Je veux parler de la loi sur la responsabilité des accidents. Où étiez-vous pendant ce temps-là ? (Vifs applaudissements sur les mêmes bancs). Votre devoir était d’être ici et de soutenir ces propositions.

Vous ne pouvez parler de l’impuissance du parlementarisme qu’en montrant son impuissance à voter les lois qui nous sont soumises. Vous ne l’avez pas fait.

Et que faites-vous encore aujourd’hui ? Vous êtes venu faire de l’obstruction. (Nouveaux applaudissements.) Après la loi sur