Page:Le bilan de Boulanger, 1888.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 18 —

M. le comte de Lanjuinais. — Ce qui prouve qu’elle n’en veut pas, c’est qu’elle ne nous apporte pas de rapport !

M. le président du conseil. — Monsieur de La Rochefoucauld, permettez-moi de vous le dire, avec beaucoup de déférence, vous avez tort d’engager votre parole loyale dans cette affirmation, car j’allais ajouter justement qu’il y avait, outre les propositions qui ont été envoyées à la commission, la déclaration nette, claire, dans laquelle le gouvernement persistera, que j’ai eu l’honneur de faire à la commission il y a deux jours. (Rires et interruptions à Droite.)

Vous pouvez en rire, messieurs, et d’autres peuvent me faire des éloges que je n’accepte pas en disant que j’ai abdiqué mes opinions et mon programme ; mais ce qui est vrai, c’est que, dans la commission comme à cette tribune, je reste fidèle aux déclarations que j’ai faites, il y a bien longtemps, dans les discours que j’ai prononcés au cours de la discussion sur la revision, et notamment le 30 juin 1884, discours que vous pourriez lire, si ce n’était pas une trop grande fatigue pour vous, et que je ne prétends pas vous imposer.

M. Paul de Cassagnac. — Nous l’avons lu.

M. le président du conseil. — Eh bien, relisez-le. Je n’y change pas un mot.

M. Cunéo d’Ornano. — Je l’ai ici ; il était excellent !

À Gauche. — Laissez parler !

M. le président. — Monsieur Cunéo d’Ornano, si vous persistez à interrompre, je vous rappellerai à l’ordre avec inscription au procès-verbal.

M. le président du conseil. — Ce qui est également vrai, c’est que je suis resté fidèle à la déclaration qui a été comme le contrat entre le gouvernement nouveau et l’Assemblée, à la déclaration que j’ai portée à la tribune le premier jour où nous sommes venus devant vous ; que je suis resté fidèle à l’esprit même des paroles que j’ai prononcées le 19 avril quand, entre les deux vacances, la Chambre s’est réunie passagèrement et qu’elle nous a accordé un ordre du jour de confiance, précisément à la suite des paroles que je rappelle.

Je ne permets à personne de dire que la résolution que nous avons prise, que la volonté que nous avons exprimée, la promesse faite par nous ne seraient que des illusions. Nous avons dit et nous répétons que nous présenterons un projet de revision à notre heure… (Exclamations ironiques et rires à Droite. Applaudissements à Gauche.)