EXHORTATION
A LA LECTURE DE CE VOLUME.
Ue la vie en ses momens
Coule d'un pat irrevocable !
Et de combien d'evenemens
Le temps soutes cbojes accable !
Mon Dieu ! que d'infames platfi rs
Regnent dans le fieele où nom femmes,
Et qu’efl ranges font les defi rs
me} troublent le repos des hommes :
L'un aveugle de pajîion
Languit d’une peine fatale
Plus miferable qu'lxi‘on,
ue S ï he,n que anta e ;
L autre pro/e, maigre, (’9' tranfj,
D'amour, d’avarice, ou derme,
N 'efl jamaic [ans quelquefouc],
mile fait mourir tout en vie.
L'un de qui la mauvaifefoy,
N’obferve n] poid, n] mesure,
S’impofe lu} mefme une le},
Et ne s'enrichit que d'ufure;
L'autre [ans craindre le danger,
N j les menaces de N eptune,
S'en va fouz. un ciel efi rang
Faire la Cour i la fortune.
Rien n'est diffi cile aux mortels,
Leur audace les perd eux mesmes :
Et pour prophaner les Autels,
Leurs difceurt ne [ont que blafi ohemes !
Selon que leurs deportemens
Segouvern ent par leurs caprices,
Ils cherchent des contentemens
Dans les vertus . ou dans let vices.
Ainsi voyons nous à la Cour
Les moins nais aux cbofes louables,
Ne s'entretenir que d'amour.
De bal, de chanfi ms, à de fables:
Tandis que les plut courageux
Ennemjs d'efl re oifi fs fur terre,
Au lieu des fejlins c’o' des jeux.
N 'aiment que la chafl e (7 la guerre.
Mais pour doux que f oient ces efbas,
Dont quelque Superbe fefl attei
Au milieu des biens d'ic] bac,
Et parut] l’or dont il efclatte;
Souvent cette felicite’
Faiôl defl ranges metamorphofes,
Et changée en adverfi té
A pluc_d'efl >ines que de rofes.
En vain donc l'homme trop altier
Croit acquerir avec peine
Vn bonheur qui n’efi pas entier,
Et dont la fi n e}! incertaine:
Q4315 ne [e troublant deriert
Il veut [favoir ce qu'il doit fume, -
Pourjouird'UNi vn R881. Brun
Qu il lise souvent dans ce Livre.