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LE BATAILLON DE CYTHÈRE

son lieu de débauche une appellation bizarre, et allez ! en avant la musique ! Ces dames accourent, lèvent la jambe, sont levées à leur tour. En quelques mois, les honorables propriétaires du lieu font fortune… ou faillite.

Ce qui me paraît admirable, c’est la tolérance (le mot est de rigueur) des propriétaires des immeubles où s’installent ces campements du vice. Je les soupçonne, ces bons propriétaires, pères de famille, être de ceux qui rédigent et font circuler des pétitions tendant à la suppression des couvertures illustrées ! Qu’importe, ou plutôt, que leur importe ! l’argent n’a pas d’odeur (sans cela il en exhalerait une bizarre en ce cas), et le loyer est toujours payé d’avance,

Bons pères de famille, permettez-moi de vous signaler l’existence, ignorées de vous probablement, de nombreuses brasseries à femmes, situées précisément tout à l’entour des collèges et des lycées que fréquentent les fruits de vos entrailles, pétitionnez, je vous prie !

Je crois que cette fois, vous n’obtiendrez pas gain de cause ; depuis des temps immémoriaux, en effet, nombre de filles, isolées, soumises ou non, vivent des économies des jeunes potaches, et les brasseries n’ont guère d’autres ressources.

En fait de ressource, il y aurait bien le référé dont vient d’user un propriétaire vraiment scrupuleux, celui-là, et dont on ne peut que louer l’initiative.

Un lit dans les journaux du 14 décembre 18[illisible] « Par ordonnance du président des référés, [l’éta-