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LE BATAILLON DE CYTHÈRE

pas ? l’enfant était très sympathique à ses petits camarades, ils lui rendront les derniers devoirs…

Elle ne répondait pas, ne l’entendait plus… Lui, détaillait, à perte de vue, vivait devant elle la cérémonie ; très organisateur, son sang se fouettait à l’idée d’une belle cérémonie qui ferait sensation dans le quartier.

Quand il s’arrêta, malgré l’intérêt qui le tenait éveillé, il eut un bâillement étouffé. Il était tard, depuis la veille, il vivait dans une angoisse de la première entrevue avec les parents ; il était soulagé maintenant ; il n’avait pas eu à subir, comme il le craignait, le choc du père dont l’allure débordante l’effrayait un peu — maintenant il était le maître… des gens qui tenaient un… S’il avait su !…

La femme pleurait doucement, accroupie dans le fauteuil sans parler de départ. Le bonhomme s’ennuyait. Est-ce qu’elle voulait coucher là ?… Ah ! mais non, par exemple !…

— Madame ! il se fait tard… et si vous avez des dispositions à prendre…

Elle sursauta.

— Oui… oui… je m’en vais… il faut que je prévienne le père… Ah ! mon Dieu !… Que va-t-il dire ?… Que va-t-il devenir ? le pauvre !

— Je me charge de tout, c’est entendu, sauf des lettres. — Ah ! ce n’est pas la peine… vous comprenez… dans notre situation… nous n’inviterons personne… On en enverra plus tard.