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LE
Bataillon de Cythère

I

CES DAMES — PROTECTEURS ET PROTECTEURS — SPLENDEUR ET MISÈRE.

L’esprit n’est pas seul à courir les rues ; un de ses compagnons les plus habituels, le vice, tient souvent toute la place sur le trottoir et force l’honnêteté à prendre la chaussée afin d’éviter son contact : encore cette chaussée est-elle maintes fois encombrée d’équipages brillants aux harnais luxueux, aux ressorts moelleux dans lesquelles se prélasse le vice, toujours.

Dans cette rapide étude nous espérons donner à nos lecteurs une idée précise de ce qui forme les contingents de cette innombrable armée ; des chefs, des étoiles, des sommités, enfin de tout ce qui est arrivé à la force du ventre sinon du poignet ; nous descendrons aux humbles et sordides troupiers croupissant dans la boue noire et fétide des bouges où s’ébat le vice misérable, trouvant dans son exercice à peine de quoi remplir ce pauvre ventre si travailleur hélas ! qui porte à lui seul le poids des maigres affaires, chargé de faire vivre sa propriétaire toujours en ménage avec un