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LE BATAILLON DE CYTHÈRE

un beau soir, forcera la fille à descendre sur le trottoir pour lui fournir la pâtée. Il y a les recruteurs de profession.

« Ils se tiennent généralement auprès de la fontaine du Châtelet ; leur commission pour la remonte est en moyenne de cinquante francs, mais ils ne la touchent qu’une fois la fille en wagon. »

L’auteur du livre dont nous extrayons ces quelques lignes ajoute :

« Ils ne sont que trois ou quatre courtiers connus et n’appartiennent pas au joli monde des souteneurs.

Des banquiers, alors.

Parmi les souteneurs recrutant pour leur compte, beaucoup vont opérer aux abords des gares, guettant les paysannes naïves, déroutées à leur arrivée à Paris ; ils les apprivoisent, les attirent par des promesses de places excellentes et les lancent !

III

LA CASERNE — LA REMONTE

La caserne, pour l’armée du vice, est le dernier refuge, celui où la fille n’ira s’abriter qu’au dernier moment, sachant que dans ce lieu elle abandonne tout ce qui est son humble personnalité ; elle devient là une machine à plaisir qui n’a même pas le droit de refuser ce qui lui déplaît, comme elle le peut faire quand elle est libre sur son trottoir.

En entrant, elle prend un nom de guerre, et voilà