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fortunez. Entreprise II.


ſecret qui eſt notable, que ie veux fort peu com muniquer ; & d’autant que ie recognoy vos me rites, ie le vous diray, pourueu que vous le payez d’vn autre ſecret que ie veux ſçauoir de vous, auiſez ſi vous auez enuie de me ſatisfaire, & ſi vous affectionnez autant mon ſeruice que vous en faictes de demonſtration. FoNsT. Madame, ie ſuis tant peu, qu’oyant ce que vous me dictes, ie ſuis tout confus, commádez moy abſoluëmët ce qu’il vous plaira, & me demandez à voſtre de ſir, ie n’ay rien de ſecret ni de cher, que ie ne le vous declare ouuertement. L o F N 1 s.Vous me l’auez promis, il n’y a plus moyen de ſ’en retra cter. Dictes moy ie vous prie, & ie vous en con iure par ce que vous aimez le mieux : Qui eſtes vous ? d’où eſtes-vous ? quels deſſeins auez vous ? FoNsT. Madame, il faut que ie côfeſſe la verité ; Il n’y a que voº ſeule qui puiſſe tirer de mö cœur ce ſecret, il n’y a que voſtre commandement qui ait le pouuoir de m’é faire ouurir la bouche pour le declarer : car la puiſſance abſoluë que vo"auez ſur moi me fait tout oublier fors mö deuoir vers vous, &me faiſant mettre ſous pieds toutes cöſi derations, me prepare à vous declarer ce que de toute noſtre induſtrie no*taſchös à celer, & que ie croy auſſi que vous tiédrez caché, pource que vous ne voudriez pas qu’en vous obeiſſant, mes freres & moy fiſſiös faute à nos belles eſperåces, fruſträs nos bönes entrepriſes, qui poſſible tour neröt àvoſtre gloire.Puis qu’il faut que i’obeiſſe, que voſtre volöté l’a determiné, ie le ferai, &par ce que ie n’ai que l’humilité de la priere pour op poſer à voſtre grâdeur, ie vous ſupplie qu’il vous