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Le uoyage des Princes


il fut eſbahy de voir la Fée venir auec ces ſergēs, il penſoit qu’elle euſt quelque plainte à faire contre ces eſtrangers, mais il changea d’opinion quand il l’a vid en humble ſuppliāte le requerir : Sire, ie vous ſupplie ayez compaſſion de ces ieunes gens eſtrangers, ne faictes point de tort à voſtre reputation en les offençant. Leuez-vous ma couſine, dit l’Empereur, tout eſt voſtre, ie feray tout ce que vous voudrez. Donnez les moy, dit-elle : Ie le veux, dit l’Empereur : Mais dequoy les cognoiſſez-vous ? Elle raconta à l’Empereur leur arriuee à la fontaine, & ce qui ſ’y paſſa ; & comme elle faiſoit ce diſcours, il entra vn Prince qui vint prier l’Empereur d’apaiſer cet affaire, pource que le Chryſofore eſtoit trouué, la prudence de l’Empereur fut de conuertir tout en ioyeuſe rencontre, ne laiſſant toutefois de menaſſer en particulier le Receueur, luy remonſtrant ſa faute, inconſideration & negligence.

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DESSEIN V.


L’Empereur enquiert les Fortunez ſur ce qu’ils auoient dit du Chryſophore, & ils luy en rendirent raiſon, & comme ils auoient iugé de ce qu’il portoit, ce qu’ayant entendu il les pria de demeurer auec luy.



TOvte l’affaire du procez eſtant terminee, les Fortunez prenoient congé de l’Empe-


reur,