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Le uoyage des Princes


tit pauillon où elle demeuroit : & fut raſé ſi bien, qu’il n’y auoit plus d’aparence, & fit changer l’auenue à ce que ce lieu-la fut inutile, & en arriere, & pource fit faire trois petits pauillons vers la ville, auanceant dedans le parc, à ce que le lieu du logis de la Fee fut plus deſtourné & rendu inutile, comme il a depuis touſiours eſté, puis il commanda que le proces de la Fee fut fait, ce que les Fortunez empeſcherent par leur priere. Il n’eſt plus queſtion de penſer à reuenir en triſteſle, il conuient pourſuyure & acheuer nos entrepriſes. Auſſi l’Empereur qui en ce plaiſir ſent plus viuement les pointes de l’amour d’Etherine, preſſe les Fortunez d’executer ce qui eſt neceſſaire pour ſon bien, parquoy le voyage autrefois reſolu fut conclud : Et pour cet effet, il pria les Fortunez d’aller en ambaſſade, vers le Roy de Nabadonce, ils firent ſemblant de le deſirer fort, mais comme ayans ſoin de ſa perſonne, ils luy perſuaderent qu’il valloit mieux qu’ils de meuraſſent pres de luy, & qu’il enuoyat en Nabadonce le Prince de Glaſſere. Ce qu’eſtant trouué bon, il fut depeſché : ſa legation portoit que l’Empereur de Glindicee deſiroit voir les ceremonies du grand Anniuerſaire d’amour, qui auoit eſté proclamé, ſe deuoir tenir en l’hermitage d’honneur, & pource il prioit le Roy de Nabadonce ſon bon frere de l’auoir agreable. Cet Ambaſſadeur eſtant parti, les Fortunez firent leur diligence d’enuoyer par tout, donner auis de ce qui ſ’eſtoit paſſé, auertiſſant leurs amis de ſe trouuer en l’Hermitage au pluſtoſt,