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Il se passait de toi quand tu n’étais pas là.
La Rime n’est pour rien dans sa gloire posthume.
En vain même, ajoutant de l’or à son costume,
Du bruit à ses grelots, des notes à sa voix,
Nous la montrez-vous riche et sonore à la fois,
Poètes et rimeurs qu’on nomme et qu’on renomme,
Vous ne pourrez jamais effacer le bonhomme.

Ô dix-septième siècle, ô siècle des élus !
À ton déclin, hélas ! tes rayons n’avaient plus
La magique clarté de leur splendeur première,
Mais dans un horizon tout baigné de lumière
Ton soleil descendit, ainsi qu’un Immortel
Qui sait que de sa tombe on doit faire un autel !
Ton fils, issu des dieux, le premier de ta race,
T’eût surpassé sans doute en marchant sur ta trace,
Il pouvait récolter, son père avait semé.
Après Louis le Grand, Louis le Bien-Aimé.

Plus gonflé que le Roi de morgue héréditaire,
Tu naquis dans la pourpre, impertinent Voltaire !
Tu savais tout, niais tout, et pensais, je crois,
Être le grand Corneille et Racine à la fois,
Jugeant l’un, singeant l’autre, et méprisant Shakspeare,
Encourageant Laharpe et t’adjugeant l’empire.