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De ma barbe assez griffaigne
Les poils aux différents tons
Cachent mal les deux mentons
Que sa broussaille accompagne.

Mes jambes certainement
Sont trop courtes pour le buste
Et tout l’ensemble s’ajuste
Assez singulièrement ;

Mais, à la lourde machine
De ce corps mal ordonné
La Nature avait donné
Bons jarrets et souple échine.

Que de défis insensés
J’ai faits, que de courses folles,
De chutes, de cabrioles
Sans avoir les reins cassés !

Parmi mes rêves d’athlète
L’ombre du clown pailleté
Passait dans ma vanité
Avant celle du poète.