Quand l’orage, la nuit, gronde, approche, s’accroît
Et vient éclater sur mon toit,
Moi, tuteur et gardien des hommes et des choses
Suis-je donc sur un lit de roses ?
Quand la Mort vient à toi, tu la reçois debout ;
Fidèle au devoir jusqu’au bout,
Tu ne marchandes pas tes dernières minutes,
Tu meurs comme un brave, tu luttes.
Je sais que ton trépas est dur et que souvent
Tu meurs emporté par le vent,
Plus tristement aussi quelquefois tu meurs jeune
De fièvre, de peste ou de jeûne.
Alors, ton pauvre corps s’en va, je ne sais où,
Entre deux eaux, boulet au cou ;
Frère, ce n’est pas là le trépas que j’envie
Après les tracas de la vie,
Mais il vaut mieux mourir au milieu du chemin
L’arme au bras ou l’outil en main
Que de traîner vivant dans l’amère tristesse
Le lourd boulet de la vieillesse.