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LE TOUR


MONDE

NOUVEAU JOURNAL DES VOYAGES


_ La Gironde à Dakar (voy. p. 2). — Dessin de Riou, d’après une photographie,

DU NIGER AU GOLFE DE GUINÉE,

PAR M. LE CAPITAINE BINGER.

1887-1899, — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.

But et objet de la mission. — Préparatifs de départ. — Séjour à Saint-Louis. — Formation du convoi.à.Bakel et à Kayes. — Lettres de recommandation du colonel Gallieni — Rencontre d’anciens serviteurs. — Passage du Niger à Bammako. — Arrivée à Ouolosébougou. — Entrevue avec Kali, — Le marché ; misère des habitants. — Quelques mots sur les Dioula et les’ marchands. — Passage” d’un convoi de ravitaillement. — Exécution de voleurs. — Le diala ou caïleédra. — Dispositions malveillantes des gens

. de Samory. — Le féniélala. — Entrevue avec Kali — Retour à Banmako.

Dans un moment où toutes les puissances de l’Europe jetaient leur dévolu sur l’Afrique, et où tous les j jours on enténdait parler d’événements qui venaient de s’ y dérouler, il aurait été difficilé à un officier d’infanterie de marine ayant déjà fait deux séjours au Sénégal et au Soudan français de rester indiflérent et de se contenter d’enregistrer les prises de possession des nations européennes sans s’en émouvoir quelque peu.

  • La France avait l’avance dans cette partie du monde

etil ne fallait pas la laisser dislancer par ses rivales. C’était le vœu de tous, et je m’y associais de grand cœur. Aussi caressais-je peu à peu le rêve d’aller noircir un des grands blancs de la carte d’Afrique.

Entre les deux branches du Niger et le golfe de Guinée, les cartographes, pour donner satisfaction au pu-

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blie, qui a horreur du vide, avaient semé un peu au hasard, d’après des traditions légendaires et des informatïons indigènes, un cerlain nombre de cours d’eau indéeis, de montagnes hypothétiques, de noms d’Etats

et de peuples, effacés comme des souvenirs de l’anti-

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quité.

C’est là, dans cette terre vierge d’explorations, dans le cœur de cet inconnu, que je voulais pénétrer.

Je m’en ouvris à quelques amis dévoués, qui ne réussirent pas à me faire partir. Je commençäis à désespérer, lorsque, à la suite de. quelques travaux linguistiques que je fis paraître au retour d’une mission topographique dans le Soudan français, j’eus le bonheur

. d’être attaché à la personne du général. Faidherbe comme

officier d’ordonnance.