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LE TOUR DU MONDE. 433


REVUE GÉOGRAPHIQUE,

1887

(SECOND SEMESTRE),

PAR MM. G. MAUNOIR ET If. DUVEYRIER.

TEXTE INÉDIT.

L’exploralion française en 1887. — T. Extension de l’influence française dans le Soudan occidental, La canonnière Niger à Kabara el Koramé (Timbouctou), — Prochaine campagne de la canonnière Mage. — IL Résultats géographiques de la dernière campagne du ‘colonel Galliéni, commandant supérieur du Soudan français. La mission du Ouassoulou et le capitaine Pérez. Renscignements recueillis. — IH. MM. Fortin et Lefort dans.le Bondou et le Niéri, MM, Tautain et Quiquandon dans le Tiali et le Bambouk. Ec lieutenant Reichemberg sur la hante Falémé, Le capitaine Oberdorf dans le Niokolo, ete. Détails nouveaux sur ces pays et levés topographiques. — IV. M. ©. Soller au Maroc, M. ©. Pouls dans le Sahara oecidental. — V. Récentes explorations des grands tribulaires du Congo. MM. Grentell et Mense déterminent Le cours inférieur du Qwango. — VE L’Oubangui estil le cours inférieur de la rivière Ouellé ? Exploration du capitaine van Géle jusqu’aux rapides dé Zongo. Sa tentalive pour atteindre lOuellé en remontant Ptimbiri. — VIL L’expédition de Stanley au secours d’Emin Pacha et du capitaine Casali. Le camp de Yambouya au pied des chutesde PArouhouimi. Dernières nouvelles de l’expédition. — VHL Seconde traversée de Afrique équatoriale par le licutenant Wiss mann. — IX : MM : Bonvalot. Capus et Pepin traversent Le Paire. Le Taltdik et le KysyEArt. Le Kara-Koul et le Rang-Koul. Diflic ultés avec les Chinois. Les voyageurs retenus prisonniers par le khan de Tebitral. — X. Le chemin de fer à lravers la Sibérie Jusqu’à la

mcr du Japon. — XI. La province péruvienne de l’Anraizone. — XIL Traversée des Andes ct vovage de M. Olivier Ordinaire dans la

résion amazonienne, — XIIL Explorations de M. Marcel Monnier sur : Je haut Maraüon et le rio Pastaza. — NIV. Découverte des sources de FOrénoque par M. Chaffanjon. -- XV, Reconnaissances el découvertes du capitaine Strachan sur les‘côtes de la Nouvellc-


Guinée hollandaise.

XVE M. Théedore Bovan et la découverte des rivières Philp. Stanbhope et Jubilee.

dans la Nouvelle-Guinée

anglaise. — XVIL Ascension des monts Owen Stanley par MM. Hartmann et Hunter.

Depuis le semestre dernier, une canonnière française, descendant le Niger à partir du poste de Bammakou, est arrivée sans lutte, pacifiquement. à Kabara, le port de Timbouctou.

Cette ville n’a plus son grand commerce, sa grande population d’autrefois ; mais, bien déchue comme métropole commerciale du Soudan occidental. elle demeurait encore enveloppée d’un prestige légendaire : elle était restée — comme dans l’antiquité les sources du Nil — fobjectif dangereux et désiré des explorateurs. Soixante ans après la visite de René Caillié, s’est accompli un événement qui achèvera de rompre le charme et sera le point de départ d’une ère nouvelle pour la géographie du Soudan occidental.

Le lieutenant-colonel Galliéni aura eu l’honneur de ‘mettre un couronnement à la grande œuvre du général Faidherbe et du colonel Borgnis-Desbordes. Nous pouvons compter que cet officier, dont les larges vues sont servies par une énergie œqui ne Le cède en rien à celle de ses devanciers, marquera d’un progrès nouveau Ja nouvelle campagne qu’il dirige dans les vallées du haut Sénégal, de la Falémé et du Niger.

— Dans l’Asie centrale, sur un terrain réservé en général à l’activité exploratrice des Russes et des Anglais, trois Français ont mené à fin une entreprise, pénible et périlleuse entre toutes. MM. Bonvalot, Capus et Pépin

ont franchi, du nord au sud. le colossal plateau de LIV. |


Pamir, l’une des régions les plus élevées, les plus âpres, les plus sauvages et les plus inhospitalières du globe. À travers des entassements de massifs, des cols perdus dans les nues, d’immenses plateaux dénudés, en gravissant sur dl’étroites corniches des pentes verligineuses pour redescendre dans des vallées tortueuses ct profondes, 1ls ont passé du territoire russe de l’Alaï au territoire anglais de Gilghit. Ce voyage, accompli au cœur de l’hiver, par une neige épaisse et un froid intense, dut, en certains moments, ressembler à un voyage aux régions polaires. |

— À ces deux faits géographiques, si nous ajoutons que M. J. Chaffanjon, dont il à été question dans la précédente revue, a achevé la reconnaissance des sources de l’Orénoque, où aucun voyageur n’était arrivé avant lui, que M. Charles Soller nous a rapporté du Maroc d’utiles informations, et que M. Camille Douls a parcouru les territoires à peine visités des Maures du Sahara occidental, nous pourrons affirmer que l’année 1887 a été des plus honorables pour lexploration francaise,

Ï

La revue du précédent semestre a mentionné déjà l’extension considérable que, grâce à la campagne si habilement conduite par le lieutenant-colonel Galliéni, l’influence française a prise dans ces derniers temps sur