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2 LE TOUR DU MONDE.

Le premier lieutenant de la Jeannette, M. Chipp, était un ami du capitaine, qui avait apprécié ses qualités solides à bord de la Petite Juniata : « Tel il a été, tel il est, tel il sera, dit de lui De Long ; calme et sérieux, toujours ayant quelque chose à faire et le faisant paisiblement, sûrement, scrupuleusemenl ; rarement il sourit, el raverment il parle, mais on sait où le trouver, et partout et toujours c’est l’homme de bon conseil. »

Le lieutenant en second ou, comme on dit en Amérique, le maître, se nommait Ijanenhower. Cet officier était à Smyrne, à bord di Vandalia, qui promenait le général Grant d’un bout à l’autre de la Méditerranée, lorsqu’il entendit parler du voyage qu’allait entreprendre la Jeannelte : aussitôt 1l offrit ses services, qui furent acceptés. « Homme exact, dit le capitaine, il navigue avec correction, »

Le mécanicien en chef, Georges W. Melville, avait élé le camarade de De Long à bord du Lancaster ; il était infatigable et d’une ingéniosité sans égale, « Brillant comme l’eau, alerte au possible, et de force, le cas échéant, à nous fabriquer une chaudière avec des cercles de baril, incomparable pour l’entrain, la gaieté, il fredonne, 1l chante : tout le satisfait : sa seule présence nous met de bonne humeur. » Ainsi le


Chipn, — Cliché tiré de l’édition américaine.

peint De Long, et il ajoute : « Noire médecin, M. Ambler, et lui se ressemblent beaucoup ; le docteur est vif et gai par toute occurrence. »

Une expédition polaire ne va pas sans un pilote glacier de longue et haute expérience : celui qui devait guider la Jeannette dans le dédale des glaces était W, Dunbar, de New-London, Connecticut, ancien maître à bord des baleiniers fréquentant les mers du détroit de Béring. De Long nous le présente comme « toujours sérieux et grave, avec un grand fonds d’informations générales »,

Enfin le capitaine emmenait comme météorologiste Jérôme J, Collins, de la rédaction du New-York Herald, homme joviael, maitre ès calembours, et M. Raymond L, Newcomb, de Salem, Massachusetts, « petit homme plein de nerf et ne boudant pas à la besogne ; il est tout à son affaire, 1l entend parfaitement la plaisanterie et donne à chacua la monnaie de sa pièce ».

John Cole et Alfred Sweeiman avaient servi sur les yachts de M, Bennott ; De Long donna le poste de maître des manœuvres à Cole, celui de « quartier-maître ès glaces » à William Nindemann.

Le maître d’hôtel était un Chinois nommé Ah-Sam,


Danenhower

Newcomh.

Cliches bhres de l’edihion amergçainc.

et son aide, un autre Chinois « naïvement stupide ».

L’équipage avait été trié à San-Francisco, par le lieutenant Chipp, suivant un programme émané du capilaine : « célibataires, santé parfaite, force considévable, tempérance éprouvée, gaicté. Lire et écrire l’anglais. Excellents marins, ça va de soi. Musiciens,

si possible, Préférer Norvégiens, Danuis ou Suédois ; éviter Anglais, Irlandais, Ecossais ; reluser sans merci Français, Italiens, Espagnols. » Pourquoi cette exclusion des marins du Triple Royaume, et cette proscription notice, aiguë, des Méridionaux dont De Long dit quelque part : les gens du Midi, quelque étrange