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LE TOUR DU MONDE. = CHRONIQUE.

Dans cette pétition, Les réquérants exposent que lorsque l’Angleterre a fait main basse sur Je royaume d’Aoude, la cour, l’administration, usaient de l’ourdou, mais que la masse du peuple continuait à parler le vieil idiome, l’hindi, langue de toute le campagne. Lo dernier recensement n’a reconnu dans l’Aoude et les districts du Nord-Ouest que 5,922,886 musulmans, sur une population totale de 44,107,118 personnes ; et do plus la majorité de ces mahométans, tous ceux qui n’habitent pas la ville, ne parlent pas l’ourdou, mais l’hindi, les seuls urbains usant de ce langage bâtard. Tout cela n’empêche l’Angleterre de continuer à consacrer l’usage officiel de F’ourdou ; il y & là un obstacle presque invincible pour les Hindous : il leur faut apprendre un idiome étranger s’ils veulent occuper les divers postes de l’administration, et les riches eux-mêmes, qui ont toute facilité pour acquérir l’ourdou, préfèrent leur simple et magnifique idiome, dont la supériorité leur semble de toute évidence, à la phraséologie compliquée, entortillée, précieuse de le langue bâtarde… |

La vraie raison pour laquelle les Anglais maintiennent l’ourdou au premier rang, c’est que tous leurs fonctionnaires et employés, tant dans l’administration que dans la justice, ont passé leurs examens en cette langue, qu’ils la possèdent et qu’un changement leur serait pénible... Entre temps, le

mécontentement des Hindous augmente. (A lgemeine Zeitung.)

Java. — D’après un rapport du résident de Bantam {sur la pointe orientale de Java) au gouvernement de Batavia, rapport daté de septembre 1881, la population du village de Tjighenter, qui avait 766 habitants, a fui tout entière à cause des attaques réitérées des tigres ; elle est allée se fixer provisoirement sur l’île Grande Handelem (dans la Meeuwen Bai). Cinq persoanes venaient justement d’y périr sous la griffe et la dent du fauve, dont une femme, dévorée en plein jour, devant son métier à tisser. Tjighenter est situé au bord de la Meeuwen Bai, district de Tjibilioun, sous-district de Tjiringhin : on n’y arrive que par mer ; des forêts impénétrables, asile du tigre, l’isolent absolument de l’intérieur.

Un autre village de la côte, Handelem Darat, a été abandonné par ses habitants, aussi par peur du tigre mangeur d’hommes, et les résidents sont également partis pour l’ile Grande Handelem. (Globus.)

Java. — À quelle époque le culte des forces natu-

Dinnt de


relles fut-il remplacé dans l’île de Java par la religion de l’Inde ?

Probablement peu après le commencement de l’ère chrétienne, suivant quelques-uns en notre an 78, Cette religion gagna surtout du terrain dans l’est et dans le centre de l’ile ; quant à l’occident de Java, au pays des Soundanais, il résista beaucoup mieux à l’ « hindouisme », tant au point de vue de la race qu’au point de vue du dogme.

Il se peut que Javanais et Soundanais aient été autrefois un seul et même peuple ; il n’en est pas moins vrai, du moins à mes yeux, qu’ils sont maintenant trop différents pour qu’on n’admette pas que l’un des deux a été modifié par un sang étranger : à mon avis ce sang a été celui de l’Inde, qui a plus longtemps, plus uniformément transformé les habitants du centre et de lorient de Java...

Les Soundanais sont plus vifs, plus enclins à la nouveauté, plus puérils ; ils ont plus de respect, ils

observent plus ponctuellement la lettre de l’Islam.

Comparé à eux le Javanais est froid, réservé, renfermé, (E. Merzcer : Globus.)

© le capitale du royaume wi #- 7 : Ta

Célèbes. — Holo du même nom ; eil de la grande péninsu. nord de l’île, s’avance au... fem Josst nous apprend que la guerre sévit de temps immémorial entre les diverses tribus et communautés de cette péninsule.

Cette guerre civile perpétuelle & tellement disloqué les tribus qu’on parle dans ce tout petit coin de terre quelque chose comme trente langues : sans doute ces divers idiomes proviennent d’un seul et même langage originaire mais, simples dialectes d’abord, ils se sont tellement différenciés qu’on ne s’y comprend point de l’un à l’autre ; il arrive que deux villages voisins qui ne sont séparés par aucune frontière naturelle ou politique sont peuplés de gens absolument incapables d’entendre leur parler réciproque.

Voilà pourquoi la langue franque de ces archipels,

le malais, fait tant de progrès sur toutes ces îles. (Globus.)

Philippines. — Gulion et toutes les îles Calamianes

à l’exception de Busuangas n’ont aucune opulence de

végétation ; les montagnes y sont nues et tristes, il n’y

a de bois que çà et là ; l’infécondité du sol a contraint

les habitants à cultiver surtout le corot (espèce de patate), le riz et le maïs ne donnent point de profit, (BzuneNTrrrir : Globus.)

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