Page:Le Tour du monde - 36.djvu/7

Cette page n’a pas encore été corrigée

2 LE TOUR DU MONDE.

l’œuvre à laquelle j’avais fait vœu de me consacrer, je travaillai nuit et jour à mon livre de Coumassie et Magdala. En moins de trois semaines l’ouvrage fut terminé ; j’étais libre.

Peu de temps après, je me trouvais dans les bureaux du Daily Telegraph, quand arriva le rédacteur en chef. Nous parlâmes de Livingstone et de La tâche qu’il laissait derrière lui.

« Que reste-t-il à faire ? demanda l’arrivant.

— Le déversoir du Tanganika est encore à trouver, répondis-je, Nous n’avons du lac Victoria que le tracé de Spekc, et de certitude à cet égard que pour les points découverts par celui-ci, On ignore s’il y a en cet endroit une seule nappe d’eau ou s’il en existe plusieurs, d’où il résulte que les sources du Nil sont toujours inconnues.

— Si nous vous chargions de résoudre ces différents problèmes, pensez-vous pouvoir y arriver ?

— Avant ma mort, il y aurait quelque chose de fait ;

_

x


et si je vivais le temps nécessaire à l’accomplissement de la mission, tout serait fini.»

M. James Gordon Bennett du New-York Herald ayant à mes services des droits antérieurs, la dépêche suivante fut expédiée à New-York :

«M. Bennett voudrait-il se joindre au Daily Telegraph pour envoyer Stanley en Afrique compléter les découvertes de Burton, Speke et Livingstone ? »

Moins de vingt-quatre heures après, mon voyage était décidé par cette courte réponse, lancée sous l’Atlantique : « Oui. Bennett. »

Quinze jours me furent accordés pour me procurer des bateaux, une yole, une guigue, une barge, commander des pontons etacheter l’équipement nécessaire.

La barge était une de mes inventions. Faite en bois de cèdre de trois huitièmes de pouce d’épaisseur, elle devait avoir quarante pieds de long, six de large, deux et demi de profondeur. Quand elle seraït finie,

on la diviserait en six fragments ; si les sections


ES an

+9 Fos : OÙ Ke

a £tez F cr e desire de

Ouverivés

Sa l’E du merd de Forms J+°



36° 37°

ÆAuote == 5 = :

ETS Deunda| ROCTE DE SLANLEY H de LIBAR à EITOYRO 1874


407 57°


Grave par Erhurd

étaient trop lourdes, on les couperait par la moitié pour les rendre portatives.

Le Daily Telegraph, dans un Premier Londres, avait annoncé la nouvelle mission qui m’était confiée. Vivait alors à l’hôtel Langham un commis du nom de Frédérick Barker, qui, possédé du désir d’aller en Afrique, ne put être découragé par tous les rapports qu’on lui fit des misères et des périls qui l’attendaient. J’allais partir pour Les États-Unis ; avant de répondre aux ardentes prières de ce jeune homme, j’exigeai qu’il attendit mon retour.

D’autre part, un très estimable pêcheur, appelé Henry Pocock, avait deux beaux garçons, forts et vaillants, qui voulaient aussi m’accompagner, Je me laissai vaincre par les instances de ces deux jeunes gens, d’esprit aventureux, et Francis et Edouard Pocock devinrent mes auxiliaires.

Je passai en Amérique, pour dire adieu à mes amis. Cinq jours après, je revenais à Londres.


Pendant ce temps-là, plus de douze cents lettres de gens qui demandaient à partir avec moi avaient été reçues dans les bureaux du Telegraph et de l’Herald’ lettres d’officiers, d’ingénieurs, de marins, de commissionnaires, d’artisans, de cuisiniers, de magnétiseurs, de médiums, etc. Tous connaissaient l’Afrique, étaient parfaitement acclimatés et sûrs de me rendre ies plus grands services ; ils m’enlèveraient en ballon ou nous rendraient invisibles, ou endormiraient les sauvages, et nous passerlions partout sans difficulté.

Si j’avais eu l’argent nécessaire, j’aurais pu emmener un peu plus de quinze mille hommes. Mais le moment n’était pas venu de coloniser l’Afrique sur une aussi graude échelle ; et je me contentai de Francis et d’Édouard Pocock, aïnsi que de Frédérick Barker.

Je fus également étonné — surprise agréable — du grand nombre d’amis que j’avais en Angleterre, et qui, avant mon départ, m’adressèrent les témoignages de « leur considération » sous forme de montres