Page:Le Tour du monde - 25.djvu/4

Cette page n’a pas encore été corrigée

li LE TOUR DU MONDE.

Je me suis demandé bien des fois qui des deux l’emportait, et avant de donner la palme au Banyan, j’ai beaucoup hésité. G’était à ces gens-la que j’allais avoir affaire.

Avant tout, je désirais voir le docteur Kirk. Il représentait commercialement et politiquement la Grande-Bretagne. Il avait été le compagnon de Livingstone ; et je m’imaginais que si quelqu’un pouvait me donner des renseignements sur l’illustre voyageur, ce devait être son consul et son ami.

Ce fut M. Webb qui me présenta au docteur. Je vis un homme assez mince, simplement mis, légèrement voùté, ayant la Iigure un peu maigre, les cheveux et la barbe noirs. En entendant mon nom, il releva les paupières et me regarda attentivement. L’entretien roula sur divers sujets ; sa figure, - je ne la quittais pas Zanzibar. - Dessin de E. Riou, d’après une photographie du docteur Otto Kersten. des yeux, - ne s’anima que lorsqu’il vint a parler de ses exploits de chasse. Il ne fut pas dit un mot de ce qui me tenait au cœur ; et je dus attendre le mardi suivant, jour de réception au consulat britannique, pour interroger le consul.

Jamais soirée ne m’avait paru plus triste, lorsque M. Kirk, ayant pitié de moi, vint me montrer un superbe raîfle pour éléphant, et me raconter quelques épisodes de ses voyages avec Livingstone. A propos de ce dernier, lui dis-je, où pensez-vous qu’il soit maintenant ?

— Dilficile de vous répondre ; il est peut-être mort ; voilà deux ans qu’on n’a eu de ses nouvelles. Nous lui envoyons continuellement différentes choses. Une petite Zanzibar. - Dessin de È. Riou, d’après caravane est même pour lui en ce moment à Bagamoyo. Il devrait bien revenir ; le voilà qui vieillit, et slil mourait, ses découvertes seraient perdues. Il ne tient pas de journal, ne prend pas d’observations, ou très-rarement ; il se borne à mettre sur une carte une simple note, ou un signe que personne ne connaît. Il devrait bien revenir, et céder la place a quelqu’un de plus jeune.

une photographie du docteur Otto Kersten. — Quel homme est-il ? demandai-je, vivement intéressé. - En général, très-difficile à vivre. Personnellementje n’ai jamais eu à me plaindre de lui ; mais que de fois je l’ai vu s’emporter contre les autresl Gela vient, je présume, de ce qu’il déteste avoir des compagnons. - Mais supposez que je le rencontre dans mes voya-