suffisamment à cette surface lisse pour atteindre le sommet de l’arbre.
7 août. — Tout l’intérêt de cette journée est dans la
contemplation de magnifiques méduses entraînées par la
marée si près des flancs du bateau que, de l’échelle, on
peut les atteindre.
En un instant,
seaux et cuvettes
en sont remplis,
puis rangés sur
le pont, et vite
M. Burkhardt se
met à l’œuvre pour
en prendre des croquis
à l’aquarelle.
Elles sont vraiment
admirables et tout
à fait nouvelles pour
Allée de palmiers. — Dessin de Tournois d’après une photographie.
M. Agassiz. Chez
quelques-unes le
disque porte une
bande brune qu”on
croirait être une
algue de mer et le
bord en est profondément
lobé. Les
lobes, dont l’ensemble
forme huit
faisceaux de quatre
chacun, ce qui
en porte le nombre
à trente-deux, reflètent une brillante
teinte bleue foncé
très-intense. C’est
sur le bord, un
entre deux faisceaux,
que sont
placés le yeux.
Les tubes qui y
aboutissent sont
plus gros que ceux
situés dans l’intervalle
qui sépare ces
organes. Le réseau
marginal des vaisseaux
est admirablement
fin et délicat ; de la bouche pendent des appendices
qui forment une sorte de draperie blanche à
franges serrées avec une profusion de fronces, à peu
près comme chez notre Aurelia. Les mouvements sont
vifs et le bord du disque palpite d’un battement court
et rapide.
D’autres sont tout à fait brunes et blanches ; la bande, qui ressemble à une algue marine, est placée plus bas, tout au bord des lobes bleus ; enfin le disque s’amincit beaucoup vers la périphérie. La tache brune est plus foncée, plus distincte, couvre un plus large espace sur quelques spécimens que sur certains autres, et cela a généralement lieu chez les méduses bleues ; la bande brune couvre tout le disque chez quelques unes, forme un simple liséré autour du disque chez d’autres, parfois même disparaît entièrement. M. Agassiz incline à croire, en raison de la similitude de leurs caractères, que, malgré la différence de couleur, toutes ces méduses appartiennent à la même espèce ; la coloration différente dénoterait la différence des sexes. Il s’est, jusqu’à un certain point, assuré que tous les individus bruns pêchés aujourd’hui étaient des mâles.
Le lendemain, pendant que nous attendions le déjeuner, le flot en a apporté quelques-unes ; elles étaient si foncées qu’elles en paraissaient noires. Après beaucoup d’efforts, ces messieurs en prirent une, que M. Burkhardt se hâta de dessiner.
(La suite à la prochaine livraison.)