Page:Le Tour du monde - 18.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ceux de l’Inde anglaise dont j’ai déjà parlé : seulement le logement y est gratuit et le gardien n’est tenu de rien fournir au voyageur ; toutefois, moyennant une petite rétribution, il va leur chercher au village voisin le pain, les poules ou la viande dont ils ont besoin. Avant de partir, on s’inscrit sur le registre du bungalow et l’on y mentionne le blâme ou l’éloge qu’on croit devoir au gardien. Je n’ai jamais eu pour ma part que des boules blanches à donner aux schausamas, mais j’ai passé de joyeux instants à parcourir dans ces registres
La rivière Swan ou Svat (voy. la carte, p. 179). — Dessin de H. Clerget d’après une photographie.
la colonne des observations. L’Anglais est certainement le premier voyageur du monde ; mais quand il fait un voyage d’agrément, il lui déplaît de ne pas trouver partout les hôtels de Bombay ou de Calcutta. De là des inscriptions comme celle-ci : — La maison est un superbe chenil, il n’y manquait ne les chiens de S. A. le maharadjah. — L’hôte est un filou : il m’a fait payer quatorze annas un verre cassé. — Une dernière


La montagne de Pandjghir (voy. p. 179). — Dessin de H. Clerget d’après une photographie.

qui rappelle un croquis de Charlet ; le 90e est emb… — the 90th, nuisance. —

Je ne décrirai pas en détail une route de huit jours qui ne fut pour moi qu’une succession de légères fatigues et de véritables enchantements. À travers montagnes et ravins, j’atteignis le troisième jour la forêt vierge que je ne devais quitter qu’à l’entrée de la vallée de Cachemir. Qui n’a pas vu l’Himalaya ne peut se faire une idée de la puissance de la végétation dans ces splendides contrées. Les hautes montagnes qui, à