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hangar servant de porte, avait été affectée à notre service : sur la droite est le bilour de communication avec la maison ou cour des femmes ; sur la gauche un grand hangar forme galerie dans toute la longueur de la cour c’est-à-dire de six mètres de long sur deux mètres cinquante centimètres de large. Ce hangar conduit à notre case, chambre de trois mètres de long sur quatre de large, dans un angle de laquelle je remarque une espèce de cheminée ; deux lits garnis de nattes en tiges de mil y sont préparés. Une seconde porte basse ouverte dans la chambre donne accès sur une cour dans le coin de laquelle est assez bien établie, comme dans presque toutes les maisons de ce pays barbare, une chose indispensable dont manquent plus de la moitié des habitations rurales de la France. Par malheur, c’est dans cette cour même qu’on fera notre cuisine particulière. Dans l’autre coin de la cour est un passage recouvert en nattes qui conduit à un magasin ou grenier à mil, dans lequel j’installe nos marchandises (voy. p. 81).


S. M. Ahmadou, roi de Ségou. — Dessin de Émile Bayard d’après l’album de M. Mage.

Mes hommes se placent dans la cour et sous la varandah, et pour plus de commodité on déloge le cheval de Samba N’diaye qui est attaché au milieu de la cour.

Une échelle de bois grossière, composée de deux morceaux torses en travers desquels on a attaché des bâtons avec des lanières de cuir non tanné, sert à monter sur la terrasse, où Samba N’diaye a bâti une charpente en bois qu’il a surmontée d’une toiture en nattes pour coucher au frais sans craindre l’humidité. Tout cela, bien que grossier, est intelligent ; il y a dans les fermetures en fer des portes, et dans certains détails, des réminiscences de ce que Samba N’diaye a vu chez les blancs. Du reste, disons de suite ce qu’est notre hôte, bien que ce ne soit qu’à la longue que nous ayons appris ce qui le concernait.

Samba N’diaye était un Bakiri de Tuabo, province de Guoy, sur le Sénégal ; en 1864, il pouvait avoir de