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quelques gouttes de métal liquide, des paroles magiques et son souffle inspiré font le reste. La personne condamnée est atteinte ; horriblement défigurée d’abord, elle meurt bientôt.

Les fées n’ont pas seules le secret de paroles mystérieuses d’une puissance surnaturelle. Les prêtres eux-mêmes ont des incantations plus fortes que leurs sermons pour amener les coupables au repentir.

Religieuse de Surpatèle. — Dessin de Lancelot.

On m’a raconté cette histoire qui en témoigne :

Un prêtre ayant logé des militaires en marche s’aperçut, dès leur départ, que ses économies, soigneusement enfouies dans une cachette à la tête de son lit, selon l’habitude des thésauriseurs, avaient été adroitement enlevées. Il se rendit au cimetière, prononça l’invocation convenable à la circonstance en enfonçant profondément en terre bénie un long couteau (c’est le cérémonial exigé), puis retourna, plein de confiance en sa prière, attendre chez lui. Peu après, en effet, des soldats vinrent le chercher afin qu’il donnât les secours de la religion à un des leurs, qui se mourait frappé d’une violente hémorragie : c’était le voleur. Il restitua au père la somme volée ; celui-ci lui pardonna son crime, pria sur lui et, le voyant mort, alla retirer son précieux couteau.

On trouve encore, dans les ballades et dans les légendes, des monstres gigantesques ailés, des dragons formidables et horribles, habitant les cavernes ou le centre de la terre. Leur rôle, comme à ceux de nos contes populaires, consiste à enlever les filles des princes, à garder des trésors et à faire obstacle à toute action chevaleresque et généreuse.

À côté de ses monstres, qui donnent lieu à d’ef-