Page:Le Tour du monde - 17.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

route, le voyage de Laramie à Chayennes, campant une seule nuit dans la prairie, à Chug-Creek. Quelques pauvres mules, épuisées par tant de fatigues, tombèrent en chemin pour ne plus se relever.

À North-Platte, Pallardie eut le bonheur de retrouver sa femme et son buffet hanté par les chalands. Avec joie il se démit de ses fonctions d’interprète et de guide, et reprit sa lune de miel trop longtemps interrompue.

Cependant les barbares (comme les appelait encore Pallardie), auxquels on avait donné rendez-vous sur la Plate, ne se pressaient pas plus d’arriver que ceux qu’on
Indien des Prairies qui a scalpé son ennemi mort. — Dessin de Janet Lange d’après un document américain.
avait en vain attendus à Laramie. Les Sioux de la rivière Républicaine restèrent sourds aux sollicitations de l’Ours-Agile, envoyé vers eux en parlementaire. Il en fut de même de la bande de la Queue-Bariolée, et de ceux des Ogallallas que commandaient le Siffleur, l’Homme-qui-marche-sous-terre, Grosse-Tête et l’Homme-qui-porte-sa-robe-sur-ses-épaules. Les Brûlés eux-mêmes, dont les chefs étaient alors l’Élan-Debout et les Deux-Boisseaux, qui avaient rompu avec la Queue-Bariolée, dédaignèrent de se présenter au pow-wow de North-Platte. Tous oublièrent les promesses qu’ils avaient faites dans le conseil tenu en septembre, et la