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Le bouvier des grandes plaines et son attelage. — Dessin de Janet Lange d’après des croquis originaux.


LE FAR-WEST AMÉRICAIN,


PAR M. L. SIMONIN.


1867. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.


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GO AHEAD !


I

DE PARIS AU MISSOURI.


Arrivée à Brest. — Utilité des années bissextiles. — Petit et grand bateau. — Les officiers du Saint-Laurent. — Beau temps en mer. — La Ville Impériale. — Un hôtel de marbre. — La discipline des caravansérails américains. — Mes compagnons de voyage. — Craintes au départ. — Un homme scalpé vivant. — En avant ! — L’Hudson et le Niagara. — Un coin du Canada. — Détroit, le Michigan, Chicago. — Les railroads américains. — Voitures-dortoirs, wagons-palais et salons d état. — Les merveilles de la Reine des Prairies. — De Chicago à Council-Bluff et Omaha.

Le 13 septembre 1867, un vendredi, à huit heures du soir, mauvaise date, mauvais jour et vilaine heure, je quittai Paris pour me rendre à Brest. Le chemin de fer de l’ouest, qui unit la prosaïque gare de Montparnasse à la poétique Cornouaille bretonne, me porta à Brest sain et sauf, le lendemain. Je ne prétends pas que le train fût rapide, car on le transforma, suivant l’usage, en train omnibus à partir de Rennes, au grand désespoir des voyageurs transatlantiques ; mais nous arrivâmes, après un sommeil modéré, sans encombre, et c’était là le principal.

On dit qu’il pleut toujours à Brest, en d’autres termes, qu’il y tombe de l’eau trois cent soixante-cinq jours par an. Cela fait désirer, dans cette partie de la Bretagne, les années bissextiles, celles de trois cent soixante-six jours, qui malheureusement n’arrivent que tous les quatre ans. Il pleuvait donc le jour de notre arrivée, et nous n’avions pas lieu d’en être satisfaits, car nous devions, sur un petit steamer, nous rendre à bord du navire français le Saint-Laurent, trop grand, sinon trop fier, pour venir nous prendre à quai.

Le Saint-Laurent, un des meilleurs marcheurs de la flotte française transatlantique, est commandé par le capitaine de Bocandé, un loup de mer, qui aime son