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sés : à peine sortis de la stanitza, ils s’animent, s’échauffent et prennent le mors aux dents. Dire leur course effrénée pendant plusieurs kilomètres serait impossible.

Tout à coup M. V… se rappelle que nous avons à traverser plusieurs ravins au fond desquels coulent des ruisseaux sous de mauvais petits ponts très-étroits :

« Si nous les passons de ce train-là, me dit-il, nous sommes sûrs d’être tués.

— Que faire donc ?

— Notre seule chance est de sauter à terre.

— Eh bien ! sautons, vous d’un côté, moi de l’autre. »


Ancien prêtre grec quêtant pour les églises et monastères.

Mon malheureux compagnon tomba sur le dos et sur la nuque, et se fit un mal atroce ; j’avais le visage en sang.

Nos bêtes endiablées franchirent tous les ponts, en vrais furibonds, enfilèrent heureusement la porte de la stanitza, et entrèrent sans accident sous l’auvent du relais. Il n’en eût pas été de même de nous et du postillon.

B. Vereschaguine.

(La suite à la prochaine livraison.)