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VOYAGE DANS LES PROVINCES DU CAUCASE,


PAR BASILE VERESCHAGUINE,


TRADUIT DU RUSSE PAR Mme ET M. LE BARBIER (ERNEST).


1864-1865. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS[1].


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La Transcaucasie était le but de l’excursion que j’ai entreprise. Cette région embrasse tout le territoire qui s’étend de la mer Noire à la mer Caspienne, le long du versant sud de la principale chaîne des montagnes du Caucase jusqu’aux frontières de la Perse et de la Turquie.

Le Caucase proprement dit comprend les montagnes elles-mêmes et les immenses plateaux qui, s’allongeant vers le nord en steppes, se déroulent à perte de vue jusqu’au pays des Cosaques du Don. À l’est, ces plateaux s’étendent aux bords de la mer Caspienne et viennent aboutir au gouvernement d’Astrakhan. À l’ouest, ils sont baignés par la mer Noire et la mer d’Azoff.


Kalmouks jouant sous une tente.

Avant d’aborder le sujet principal de mon voyage dans la Transcaucasie, il ne me paraît pas inutile de résumer ce que j’ai eu l’occasion de recueillir d’observations sur la région du Caucase, en la traversant du nord au sud.

Ai-je besoin de déclarer que je ne prétends pas donner dans ces quelques pages une idée complète du pays ? J’espère seulement que mes esquisses, si rapides qu’elles soient, ne seront point dénuées de tout intérêt : elles aideront à faire connaître des peuplades peu étudiées, bien différentes de tout ce que l’on est habitué à voir, et dont les types, les coutumes, les usages, la manière de vivre ont quelque chose de si original, de si particulier, que l’on est à chaque pas frappé d’étonnement.


Les Kalmouks nomades. — Oulousses, Khotounes et Kibitkas. — Vêtements. — Le lit des enfants. — Le Kalmouk voleur, joueur et buveur. — Le Guellungh, prêtre et médecin. — Une consultation.

Après avoir franchi les frontières du gouvernement de Stavropol, je rencontrai d’abord les Kalmouks, sur la ligne qui sépare le Caucase et le pays des Cosaques

  1. Ce qui va suivre ressemblera plutôt à un album qu’à une relation. C’est que M. Vereschaguine est artiste : sa manière de traduire ses impressions de voyage est de les dessiner ; il a reproduit les traits et la physionomie des peuplades diverses qu’il a visitées avec autant de fidélité que de vigueur. Pour donner une juste idée de ce que sont ces tribus, Kalmouks, Nogaïs, Cosaques, Cabardiens, Lesghiens et autres, un crayon de ce maître vaut mieux qu’une plume.

    Quant au texte, il n’était pas besoin qu’il fût plus étendu : nos lecteurs ont déjà fait à peu près le même voyage, une fois, avec M. Moynet (Tour du Monde, t. I, page 321), une autre fois avec M. Blanchard (Tour du Monde, tome IV, page 113).