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composait de la cité que j’ai décrite, plus d’une banlieue qui était, comme le dit Ammien Marcellin et comme on ne peut en douter en voyant les lieux, d’une fertilité insigne. Séleucie était une capitale, et les capitales ont toujours des banlieues parfaitement peuplées.

Si j’ai trouvé peu de ruines dans la cité même, je dois dire que la plus grande masse est hors de l’enceinte, dans cette sorte de faubourg occidental que j’ai figuré sur mon plan. Les pâtés rectangulaires indiquant des habitations s’y classent fort régulièrement, et si j’en avais eu le loisir, je crois que ma topographie m’eût mené assez loin dans l’est.


Tamarix du Kasr de Babylone (voy. p. 66). — Dessin de A. de Bar d’après un croquis de M. G. Lejean.

J’ai été tenté de voir là l’ancienne Coche, « ville peu éloignée de Séleucie, » d’après Arrien. Grégoire de Nazianze dit que Coche était une forteresse séparée de Ctésiphon par le Tigre, et aussi importante que cette dernière, « de manière qu’elles pouvaient être regardées comme une seule cité coupée en deux par le fleuve. » Il est vrai qu’Ammien, dans un passage fort contesté, dit : « Coche, qu’on appelle aussi Séleucie. » Tout cela est embarrassant. Le faubourg est dominé par un tell artificiel qui pourrait bien répondre à la forteresse de saint Grégoire.

Guillaume Lejean.

(La fin à la prochaine livraison.)