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cris assourdissants de l’oiseau ne tardèrent pas à ennuyer la femme.

Bientôt elle ne chercha plus qu’un prétexte pour le faire disparaître de manière ou d’autre. Un jour qu’elle était sortie, notre étourdi, en se promenant hors de sa cage, aperçut une robe neuve que la vieille avait commencé de coudre, et il s’amusa à en défaire les coutures en arrachant tous les fils à coups de bec.

Aussitôt rentrée, la vieille voyant cela, le saisit, lui coupe le bout de la langue et le lâche dehors.

Lorsque à son tour le mari rentra à la maison :

« Où est l’oiseau ? » demanda-t-il.


L’âme des vieux cèdres. — Dessin de A. de Neuville d’après une esquisse japonaise.

Sa femme lui avoua ce qu’elle avait fait.

« C’est une honte, poursuivit-il, de se montrer si cruel envers un petit être que d’ailleurs j’aimais comme si c’eût été ma fille. »

Là-dessus il sortit pour se mettre à la recherche du moineau. Dès qu’il fut sur la colline, il vit apparaître un charmante jeune fille, qui le remercia des bontés qu’il avait eues pour elle pendant qu’elle était en séjour chez lui. En récompense, elle le pria de se choisir un présent :

« Voici, dit-elle, deux corbeilles devant toi, l’une très-lourde, l’autre légère ; tu n’as qu’à emporter celle que tu préfères.