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Canal, et les abords des ponts de Yédo sont, comme les places publiques de Venise, les lieux de rendez-vous de la population citadine. La multitude des promeneurs qui s’y rencontrent chaque soir ne cause nulle part le moindre encombrement. Mais aussi, Yédo est, par excellence, la ville aux vastes dimensions, et le peuple japonais pratique admirablement cette discipline de la circulation que nos policemen ont quelquefois tant de peine à établir sur les trottoirs de nos capitales. Il n’y a d’ailleurs pas moins de quatre ponts gigantesques jetés d’une rive à l’autre de l’O-Gawa, laissant entre eux un intervalle à peu près régulier de viogt à trente minutes de marche ; et les places sur lesquelles ils débouchent, du côté du Hondjo comme du côté de Yédo, sont presque toutes également spacieuses.


Écrivain japonais. — Dessin de A. de Neuville d’après une esquisse japonaise.

En remontant le fleuve au nord du Yétaï-Rassi, l’on rencontre en premier lieu le Grand-Pont, l’O-Bassi, ainsi nommé parce qu’il est le plus considérable des quatre. Il mesure cent-soixante mattes japonaises, c’est-à-dire trois cent vingt mètres environ. Le troisième et le quatrième, savoir : les ponts de Riogokou et d’Adsouma, ne le cèdent que de quelques mètres au précédent. Ils sont posés sur une vingtaine de chevalets, ayant chacun trois piliers espacés dans le sens de la largeur du pont et reliés entre eux pur des pièces transversales. Au-dessus de l’Adsouma-Bassi, le fleuve prend le nom de Sémida-Gawa. Ses eaux limpides forment l’extrême limite des quartiers situés au nord du Castel. Un seul pont, de seize chevalets, le Sendjoô-Bassi, que l’on appelle aussi le pont de l’Oskic-Kaïdo ou route du nord, met toute cette région de la ville en communication avec les campagnes, les vergers, les villages, les rustiques