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les officiers de marine japonais en état de conduire eux-mêmes, sans secours étranger, des bâtiments de guerre mus par la force de la vapeur.

Aujourd’hui le gouvernement taïkounal travaille à se créer une [lotte en rapport avec la dignité et les ressources de l’Empire. C’est une entreprise d’une portée incalculable, dont il poursuit la réalisation avec l’aide de la France, qu’il vient aussi de réclamer pour la complète réorganisation de ses forces militaires. Il établit en ce moment un arsenal et des chantiers maritimes à Yokoska, qui est de tous les ports du golfe de Yédo le plus favorable à la réalisation de ses desseins. Une ère nouvelle s’ouvre pour le Japon. La construction ou plutôt l’entretien d’une flotte de guerre exige la création d’une marine marchande. La dynastie inaugurée par l’avénement du Stotsbaschi sur le trône de Yédo est appelée à
Barbiers japonais. — Dessin de Feyen Perrin d’après une photographie.
marcher à pas de géant dans la voie du progrès. L’indépendance de ses allures diplomatiques semble garantir l’énergie et la maturité de ses résolutions. Elle fait, en même temps, le plus bel éloge de l’ancienne institutrice politique des Taïkouns ; car c’est grâce à elle qu’ils se sont trouvés parfaitement renseignés et qu’ils ont pu s’élever à la hauteur des circonstances quand le jour de l’épreuve est arrivé, quand, sur les ailes de la navigation à vapeur, la civilisation moderne est venue heurter péremptoirement aux portes de leur fière capitale.


La cité bourgeoise.

Je venais de recevoir un premier avertissement. Le gouvernement avait daigné m’informer que nos grandes excursions dans sa capitale n’étaient pas sans dan-