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Vue de Décima. — Dessin de Sabatier d’après une photographie.


LE JAPON,


PAR M. AIMÉ HUMBERT, MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE DE LA CONFÉDÉRATION SUISSE[1].


1963-1864. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.


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Le quartier du gouvernement (suite).

Le détour que nous dûmes faire pour entrer dans le Daïmio-Kootsi, nous procura l’occasion de voir sur notre route, l’une des plus grandes écoles militaires de la capitale. Il ne nous fut pas possible toutefois d’entrer dans les salles d’étude. On ne nous montra que les salles d’escrime ; le manége, tracé à ciel ouvert, sous la forme d’un vaste carré long, sablé et entouré de rebords gazonnés ; les écuries, présentant l’aspect d’un hangar bas et allongé, sans autre clôture qu’une paroi de planches du côté des mangeoires, où l’on nourrit les chevaux de paille de riz hachée ; enfin la place d’armes, qui est assez spacieuse pour offrir une ligne de tir à toute une batterie de canons, et que l’on utilise en effet très-souvent pour des manœuvres d’artillerie et des exercices de tir au boulet.

Ces écoles militaires ne trouvent pas grande faveur auprès de l’aristocratie féodale ; mais elles sont fréquentées aussi bien par les fils des princes du sang et des hauts fonctionnaires de l’Empire, que par ceux des nobles de bas étage que l’on appelle hattamotos.

Les titres de ces derniers sont de même date que le Taïkounat. Hiéyas voulant à la fois développer rapidement sa résidence et opposer à l’ancienne noblesse territoriale, vassale du Mikado, une autre caste privilégiée relevant directement du souverain temporel, anoblit et dota, modestement il est vrai, quatre-vingt mille de ses partisans. Ce sont leurs descendants qui portent le nom de hattamotos. La plupart habitent la capitale,

  1. Suite. — Voy. t. XIV, p. 1, 17, 33, 49, 65, 305, 321, 337 ; t. XV, p. 289, 305 et 321.