du siècle dernier, vante les beaux chevaux que fournissait le pays. « Le roi, dit-il, y entretient un haras ; la race barbe, qui est particulière à cette province, est conservée par une société de gentilshommes nommée maestranza. » Ponz, dans son Voyage d’Espagne, vante aussi les chevaux de Cordoue, qui de son temps se vendaient quelquefois, assure-t-il, jusqu’à dix mille francs.
Cette pauvre Cordoue, si florissante sous la domination
arabe, n’est plus aujourd’hui que l’ombre de ce
qu’elle était autrefois, et depuis longtemps les écrivains
espagnols déplorent à l’envi l’état de décadence où elle
se trouve. « De toutes parts, des façades sans édifices où
croissent la mousse et la mauve, des fenêtres ouvertes
où passent librement les oiseaux amis des grandes
Paysan des environs de Cordoue. — Dessin de Gustave Doré.
ruines, des monastères inhabités, des temples déserts,
des places où l’herbe croît, des rues silencieuses à toute
heure, des marchés où l’on ne vend pas, des ateliers où
l’on ne travaille pas, une population inactive, endormie,
réduite à rien, pauvre, privée des bienfaits de la civilisation
de l’islam, divorcée avec les douceurs du progrès
chrétien, marquée du stigmate d’une douloureuse
décadence matérielle et morale. » Telle est la peinture
faite par l’auteur des Recuerdos y bellezas de España, de
la Cordoue d’aujourd’hui.
(La suite à la prochaine livraison.)