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Cierto es que bailar no vieron
La Jota una sola vez !

« On prétend que les Andalouses — Sont les plus élégantes ; — Mais leur grâce est éclipsée — Par celle des jeunes filles d’Aragon. »

« Ceux qui vantent la Cachucha — De Cadix et de Jerez, — Il est certain qu’ils n’ont pas vu danser — La Jota une seule fois dans leur vie. »

Quelques coplas de Jota aragonesa remontent très-haut, et se sont transmises jusqu’à nous de génération en génération ; celle-ci, par exemple, qui est contemporaine sans doute de l’époque où les corsaires barbaresques venaient faire des incursions jusque sur les côtes d’Espagne :


Guitarerro manchego et danseuse d’Albacete (Manche). — Dessin de Gustave Doré.

Una fragata argelina
A mi dama cautivó ;
Pero aunque pierda la vida,
He de rescatar la yo !

« Une frégate algérienne — S’est emparée de ma dame ; — Mais dussé-je y perdre la vie, — Je veux aller la délivrer ! »

Ces chansons, aimées du peuple, sont répandues à profusion par la presse populaire au moyen des pliegos dont nous avons parlé, et imprimées sur papier bleu, vert, jaune, en un mot de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel : elles sont ordinairement parées des titres les plus séduisants, tels que el Cantor de las hermosas, — Le chantre des belles, ou Trobas de amor dedicadas al bello secso, — Poëmes amoureux dédiés au beau sexe.

Ce sont encore des Coplas para cantar a la estudiantina