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Route du fort Napoléon. — Dessin du commandant Duhousset.


EXCURSION DANS LA GRANDE KABYLIE,
NOTES ET CROQUIS RECUEILLIS ENTRE LA MÉDITERRANÉE ET LE DJURJURA,


PAR LE COMMANDANT DUHOUSSET.


1864. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.


I


Avant-propos. — Les Kabyles. — Le fort Napoléon. — Tizi-Ouzou.

Je sais trop combien il est difficile de faire un travail complet sur la Kabylie pour avoir la prétention de n’omettre ou de heurter, dans ce que je vais dire, à propos de l’origine des peuples de cette contrée, aucune des opinions émises sur le même sujet.

Malgré les recherches les plus sérieuses, l’histoire de la Kabylie est demeurée incertaine et confuse jusqu’au jour où il nous a été possible d’en réunir quelques parties, grâce aux anciens documents et à la découverte de certains points de repère que la connaissance exacte du sol nous a permis d’établir comme indiscutables.

Quant à moi, je parlerai seulement des choses que mes différentes fonctions dans la Kabylie m’ont forcé d’étudier consciencieusement, et que j’ai fixées dans ma mémoire à l’aide de notes ou de dessins pris sur place. En faisant connaître l’agriculture et l’industrie des habitants de l’important massif compris entre la mer et le Djurjura (mons Ferratus des anciens), je m’efforcerai d’atteindre à la clarté sinon au pittoresque, et je m’estimerai heureux si je puis parvenir à intéresser mes lecteurs.

Personne n’ignore que le Kabyle n’est point un Arabe, mais bien un Africain possesseur originaire du sol, un