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pensions, le caractère de la race germanique, étudiée dans son ensemble et dans les provinces où n’ont pas pénétré les clans de la Forêt-Noire. Quand on sort, vers l’orient, du massif de hauteurs qu’ils habitent, ou qu’on fait dix lieues au delà du Rhin, après avoir dépassé Mannheim, on voit apparaître une population toute différente. Les hommes sont de taille moyenne, d’une corpulence très-modérée, ont les yeux bruns, les cheveux de même couleur et souvent tout à fait noirs. Et bien loin que leur nuance devienne moins sombre à mesure qu’on s’enfonce dans le nord, c’est le contraire qui a lieu. En Prusse, en Hanovre, au Mecklembourg, on ne trouve presque plus de têtes blondes ; partout dominent les teintes obscures. À Berlin, lorsque je promenais mes regards autour de moi, dans les restaurants et les conditoreien, espèces de cafés où l’on mange des gâteaux
Ancienne prison de Guetz. — Dessin de Stroobant d’après nature.
et des bonbons, sur soixante consommateurs, il n’y avait quelquefois pas deux personnes d’une nuance plus claire que le châtain. De sorte qu’en réalité les blonds Allemands ont presque toujours les cheveux noirs ; les Allemandes à l’œil bleu, la prunelle sombre comme des Espagnoles. Cet aspect donne raison aux savants qui font venir les Teutons de l’Inde et les nomment la race Indo-Germanique ; ils semblent, en effet, avoir apporté du sud les tons chauds des régions tropicales.

Poursuivons maintenant notre voyage.

On peut entrer par tous les points de l’horizon dans le massif de montagnes que domine le Feldberg. Je l’ai parcouru trois fois, et chaque fois j’ai suivi une route différente. La première, je choisis pour guide le cours de la Wiese, torrent qui livre ses flots au Rhin sur le